Tout d’abord, nous présentons nos vœux les plus chaleureux à vous tous, lecteurs et lectrices de ce blog, et aux fidèles de l’AMEJDAM, pour que votre année soit douce et sereine !
Et, pour commencer l’année, nous rendons (brièvement) compte ici de notre dernière émission de radio – sur RCN 89.3. Nous vous rappelons qu’elles sont toutes disponibles en podcast (pendant deux ans) sur le site de la radio. L’émission s’appelle «
Au nom des enfants« . Pour les retrouver, suivez
ce lien.
Cette émission a repris un témoignage qui m’avait été confié il y a quelques années par Marie-José Blondé, née Douhet, une amie et collègue, concernant sa maman, et le village de Saint-Léger, au temps de l’occupation.
Yvonne Douhet, avant guerre, dans son bureau.
Elle était la secrétaire de direction d’un avocat niçois.
Yvonne Douhet, avait raconté à sa fille, Marie-José, comment elle s’était opposée, quasi-physiquement, à l’accès par un petit groupe d’Allemands au village de Saint-Léger, où la population entière hébergeait une trentaine de clandestins, juifs et résistants.
L’accès à ce village provençal ne se fait que par une seule route en lacets, très étroite, après le franchissement d’un pont sur le Var. Les occupants allemands hésitaient à l’emprunter, de peur de se retrouver coincés par les résistants, sans possibilité de rebrousser chemin.
Pourtant ils le firent. Une fois.
Yvonne Douhet, qui descendait vers Puget-Théniers dans un petit car municipal le fit arrêter et en sortit, lorsqu’elle vit monter une voiture ennemie.
Décidée à ne pas les laisser monter au village, où ils auraient arrêté et/ou fusillé les habitants (dont sa petite fille) et leurs protégés, elle se mit en travers de la route, fit signe à la voiture de s’arrêter, puis parlementa avec les soldats, faisant preuve d’un sang-froid et d’une intelligence remarquables. Les trois Allemands n’insistèrent pas. Ils firent demi-tour, et on ne les revit plus.
Yvonne avait sauvé son village, mais n’en parla à personne, seulement à sa famille, et au médecin juif qu’elle hébergeait : le docteur Karassik.
On trouvera tous les détails, illustrés, de cette histoire remarquable sur mon blog personnel – en notant qu’à l’origine celle-ci avait été publiée sur le site sefarad.org, tenu alors par le regretté Moïse Rahmani. Il vous suffit de suivre
ce lien.
Le petit village de Saint-Léger a, bien entendu, été honoré, mais peut-être pas autant qu’il le mérite, lorsqu’on sait la protection que les réfugiés y ont trouvée, et le désintéressement de ses habitants.
Sans eux, sans elle, nous aurions peut-être été amenés à poser une plaque au nom d’une jolie petite fille qui y vécut avec son papa, grand reporter avant-guerre pour le magazine « Réalités » : Thérèse Kitrosser. Heureusement, cela n’a pas été le cas.
Marie-Thérèse Kitrosser et Marie-José Douhet (à droite)
Certaines histoires se terminent bien : il nous a plu de commencer l’année en rappelant l’une d’entre elles, et la fierté que Marie-José éprouva toute sa vie pour sa mère.
Marie-José Blondé, née Douhet
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Texte et mise en page : Cathie Fidler